Comment l’Ambre se forme-t-il ?

Elle séduit toujours par son aspect lisse et translucide ainsi que par ses couleurs chaudes et rayonnantes. C’est une pierre pas comme les autres, que l’on porte depuis des temps immémoriaux en bijoux divers et variés. Colliers de perles, bracelets, boucles d’oreilles, bagues… : l’ambre orne de multiples bijoux, souvent en argent, que l’on porte tantôt pour ses vertus supposées, tantôt pour son allure authentique et chaleureuse. Mais d’où vient l’ambre ? Comment et quand s’est formée cette matière ? Nous vous en disons plus sur cette pierre hors du commun.

L’origine de l’ambre

L’ambre est une résine fossilisée. Elle n’appartient donc pas au monde minéral, comme la plupart des pierres fines et précieuses utilisées en bijouterie, mais au monde végétal. D’autres gemmes sont tout aussi organiques. Il en va ainsi de la perle, du jais, de l’ivoire, du corail…

A l’origine, l’ambre est donc une résine sécrétée par un conifère il y a 30 ou 45 millions d’années, voire plus, et qui, au cours d’un très long processus, s’est transformée et solidifiée. C’est la mer Baltique qui, aujourd’hui, constitue le plus important gisement d’ambre du monde. Cette partie de l’Europe, à l’ère de l’Eocène, était recouverte par une forêt, laquelle a été engloutie par les eaux. Sous l’influence de bouleversements climatiques que l’on connait encore mal, les arbres qui constituaient ces forêts ont sécrété en abondance de la résine. En temps normal, ces exsudations servent à cicatriser les blessures de l’arbre. Des chercheurs pensent également que la résine servait aux végétaux à renforcer l’adhérence de leurs spores. Cette résine, qui durcit naturellement en quelques semaines ou mois, s’est déposée dans les couches de sédiments où, durant des millions d’années, elle a subi l’influence de pressions et de températures élevées. C’est au terme de ce processus de fossilisation que la résine se transforme en ce que l’on considère, depuis l’Antiquité, comme de l’ambre.

L’ambre provient généralement de forêts situées en basse altitude et au bord de l’eau. Même l’ambre du Chiapas, au Mexique, serait le fruit d’une telle forêt, alors que la région se trouve aujourd’hui en altitude, résultat des mouvements tectoniques. Celle de la Baltique est souvent appelée la « forêt d’ambre » tant elle offre en abondance ces gemmes d’un jaune caractéristique.

Les paléontologues voient dans les pierres d’ambre de précieux témoignages des environnements du passé. La résine fossile contient en effet souvent des inclusions de végétaux, d’insectes, d’animaux… de quoi mieux comprendre le monde d’il y a plusieurs millions d’années.

A travers l’histoire, l’ambre a toujours séduit les Hommes. Pendant l’Antiquité, la route de l’Ambre permettait d’assurer son commerce entre mer Baltique et pourtour méditerranéen. Cette matière servait à faire des bijoux, des ornements, des objets d’art… Encore aujourd’hui, elle fascine par sa couleur miel et sa transparence solaire.

Formation de l’ambre

La résine à la base de l’ambre est constituée d’isoprènes. Soumises à certaines conditions de température et de pression dans les couches sédimentaires, ces molécules se polymérisent. C’est ce long processus de polymérisation qui est à l’origine de la solidification et de la formation de l’ambre. Le copal, avec qui on confond souvent l’ambre, subit le même processus. Mais celui-ci a eu lieu plus récemment, il y a quelques centaines de milliers d’années. C’est une forme d’ambre « moderne », tandis que l’ambre véritable est une résine fossile.

Le plus souvent, l’ambre est issu de résine de différentes espèces de conifères. C’est d’ailleurs pourquoi, quand on chauffe un morceau d’ambre, il dégage une odeur de pin caractéristique. Récemment, des scientifiques tendent par ailleurs à prouver que des plantes à fleurs auraient également produit des exsudats qui se seraient fossilisés pour donner de l’ambre.